Informations sur le livre

ISBN : 978 - 2 - 8129 - 0255 - 0

Prix Public : 28 €

Editions : De Borée

Un extrait du livre

J'ai choisi l'affaire intitulée "Le mystère du wagon sanglant", titre extrait des unes des journaux de l'époque.

 
La nouvelle fait grand bruit. Le corps de la très distinguée Mme veuve Jules Gouin , femme d’une personnalité très en vue du monde de la finance, vient d’être découvert dans des conditions les plus atroces. Son cadavre déchiqueté a été retrouvé le long d’une voie ferrée, à quelques centaines de mètres de la gare de Brunoy.
Le juge Gridel accompagné du procureur Fortin est appelé sur place. Le magistrat mesure l’importance de cette affaire au vu de la popularité de la défunte. Il va avoir des hommes influents sur le dos, les journaux vont suivre l’affaire au jour le jour. Ce contexte ne va pas l’aider à mener sereinement son instruction. Rapidement, on lui brosse un état des lieux.
Le train 826, provenant de Montargis, arrive le mercredi 15 décembre 1909 à 18 h 20 en gare de Lyon. En visitant des wagons, un employé de la compagnie s’aperçoit avec horreur que la portière de la voiture de première classe numéro 12076 est décrochée et ensanglantée. Dans l’un des compartiments, il découvre du sang et des cheveux blonds mais aussi différents objets sur le sol et la banquette : une barrette, un lorgnon, une collerette et un billet au départ de Fontainebleau. Affolé, l’homme court prévenir le commissaire spécial de police Bordères.
Le magistrat et son adjoint visitent tout le train à la recherche d’autres indices et font une autre découverte toute aussi macabre. Ils trouvent accrochés à une roue du wagon suivant, un bout de crâne avec des cheveux. Aussitôt, des recherches sont entreprises entre Fontainebleau et Paris pour retrouver le reste du corps. 
C’est le chef de la gare de Brunoy qui annonce qu’une dépouille scalpée a été découverte à deux cents mètres de la gare. Le cadavre paraît avoir une soixantaine d’années. Il s’agit d’une femme élégamment habillée. Elle portait sur elle des papiers permettant d’établir son identité : il s’agit de Mme Gouin. 
Impossible de savoir si la morte était victime d’un malaise qui l’aurait amenée à aller prendre l’air et à ouvrir par mégarde la portière ou si on était face à un meurtre. Le commissaire ne croit pas trop à un accident malgré la mauvaise santé de Mme Gouin qui a souvent des malaises et des hémorragies, car des éléments troublants existent sur la scène du crime : les cheveux par exemple. Ceux qu’on a trouvé sont blonds et ceux de la morte gris. En revanche, de l’argent et des bijoux ont été retrouvés ce qui semble exclure un vol crapuleux qui aurait mal tourné. Mais dans ce cas, pour quelle raison aurait-elle été tuée ?
Une trouvaille sur la voie ferrée à huit cents mètres du cadavre va conforter l’hypothèse d’un crime. Il s’agit d’un petit sac à main portant les initiales de la défunte, éventré à deux endroits par un objet tranchant. Il est identifié formellement. Un peu plus tard, sont ramassés sur la voie : un store bleu ensanglanté avec des empreintes, la main de la victime sans trois bagues de grande valeur. En revanche, les oreilles de la victime sont toujours introuvables, or la veuve portait en boucles d’oreille des solitaires estimés à 30.000 francs. 
Le commissaire, convaincu qu’un épouvantable crime a été commis, imagine que Madame Gouin a été repérée à son arrivée à la gare par un petit malfrat. Sa toilette, ses bijoux, son riche équipage et le valet qui l’accompagne à sa place ne laissent aucun doute sur les gros moyens dont elle dispose. A cette heure-là, le train est peu fréquenté. La rentière est seule dans le wagon. Le malfaiteur attend de dépasser la gare de Melun. Il sait qu’il n’y aura plus d’arrêt avant Paris. Facile d’imaginer que le voleur assomme sa victime après une brève lutte et la dépouille avant de se débarrasser du corps en le jetant hors de la voiture. Le criminel fait alors deux grandes ouvertures dans le sac de la veuve avant de le jeter sur la voie. Ensuite, l’homme va s’installer tranquillement ailleurs en attendant d’arriver en gare de Lyon.
Cependant, ces suppositions ne permettent pas de tout expliquer. Pourquoi restait-il dans le porte-monnaie de la victime quarante francs en monnaie et que deux billets ont été découverts à côté du cadavre ?

Trois iconographies

L'écriture du Livre

Les grandes affaires criminelles des Yvelines semblent plaire et Anthony Frot me demande si je souhaite collaborer avec Sylvain Larue sur les « Grandes Affaires Criminelles de l’Essonne ». Je ne me sentais plus prête à faire un autre livre de la collection toute seule, mais je m’entends bien avec Sylvain et nous répartir le travail me convient. Je préviens juste mon éditeur que j’attends un heureux événement, ma petite fille, et que je ne sais pas trop quand je pourrai rendre mes textes et comment se passera la promotion du livre.

 

Ce livre commencé fin 2007 ne sortira finalement qu’en juin 2011. Sa genèse aura été particulièrement longue. Pour ma part, la naissance de mon bébé m’a évidement et logiquement perturbée. J’ai d’ailleurs toujours du mal à m’organiser pour trouver du temps pour écrire.

 

Là aussi, je trouve dans ce département des histoires incroyables et hallucinantes. L’histoire du cannibale de Cerny, village où j’ai passé toute mon enfance dans une grande maison familiale, est frappante. Mais d’autres histoires sont dignes d’un roman d’Agatha Christie et rocambolesques. J’adore raconter les attaques de train par exemple. Il y a aussi des courses-poursuite dans la campagne essonnienne, le procès d’un aveugle… Les thèmes sont très variés.

 

En 2010, Anthony m’annonce qu’il a besoin de faire une pause dans le monde de l’édition et qu’il quitte les éditions De Borée. Il a d’autres projets. Je suis contente pour lui car il est emballé, mais c’est lui qui m’a suivi depuis le début de mon aventure avec les « GAC », comme nous disons, et je me sens orpheline, perdue sans sa présence et ses conseils. Heureusement, c’est Nathalie Faure, adorable, qui prend sa suite et, avec Céline, elles prennent bien soin de moi.

 

J’écris 17 histoires et j’ai du plaisir à le faire. En revanche, j’ai ensuite besoin de passer à autre chose et de me remettre au roman, sans contrainte de temps. Etre plongée dans des affaires criminelles sur de longues périodes est quelque chose d’éprouvant et parfois, d’un peu angoissant…

Lien

http://www.rtl.fr/emission/l-heure-du-crime/billet/jeudi-23-juin-les-grandes-affaires-criminelles-de-l-essonne-7696782040

Ma participation à l'émission de Jacques Pradel "L'heure du crime" sur RTL le 23 juin 2011, un grand moment !